En Île-de-France, les cinq premières nationalités demandeuses d’asile

Depuis des années, ce sont les mêmes cinq pays d’Asie du Sud et d’Afrique qui sont les plus représentés parmi les demandeurs d’asile en Île-de-France. Crises politiques et humanitaires ont contraint ces populations à demander la protection de la France.

Afghanistan, Bangladesh, Turquie, Côte d’Ivoire et Soudan. Ce sont les cinq pays les plus représentés dans l’origine des demandeurs d’asile au standard téléphonique francilien de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). C’était le cas les 11, 12 et 13 décembre dernier. « À vrai dire, ce sont ces cinq mêmes pays sur les quatre dernières années. C’est une tendance liée aux situations de conflit », témoigne Nikolaï Posner, de l’association Utopia 56.

Le métro La Chapelle, le « petit Kaboul »

Les Afghans, eux, fuient les Talibans, revenus au pouvoir en août 2021. A Paris, ils sont des centaines à s’être regroupés aux alentours du métro La Chapelle, parfois surnommé le petit Kaboul. A quelques minutes à pied, entre la Chapelle et la gare du Nord, une autre communauté migrante fait masse : les Bangladais. C’est l’Angleterre que la plupart veulent atteindre. « Les défis auxquels notre communauté est confrontée sont triples : l’inflation, la violence politique associée à un régime autoritaire et les impacts du changement climatique », estime Nur islam Haque, président de l’association Bangladesh Community in France.

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Au Soudan, l’escalade des conflits armés depuis avril dernier a généré une grave crise humanitaire, raison pour laquelle le flux de migrants soudanais ne cesse de croître. Depuis le 23 octobre, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) considère que le Darfour du Sud, état du Soudan, est en « situation de violence aveugle d’exceptionnelle intensité ». Cette cour facilite désormais l’octroi d’asile aux ressortissants de cette région. Les Soudanais cherchent aussi à atteindre l’Angleterre, « c’est une communauté très pauvre qui n’a pas de quoi payer les passeurs et qui se cache dans des camions, mais les évacuations sont de plus en plus récurrentes », détaille Nikolaï Posner.

Un afflux de femmes seules ivoiriennes

Les migrants turcs ont fui pour des raisons économiques, mais aussi dans la foulée des tremblements de terre. « À Paris, ce sont beaucoup des Kurdes qui se sont exilés pour ne pas être persécutés », souligne le responsable d’association. Quant à la Côte d’Ivoire, nombreuses sont les familles et les femmes seules à la quitter. Nikolaï Posner les côtoie chaque jour : « On constate un afflux de femmes qui partent pour ne pas subir des mariages forcés, ou qui veulent protéger leurs enfants de l’excision ».

© Garance Fragne

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