Ils restent mobilisés et prudent envers la loi immigration, malgré le revers subit par Gérald Darmanin à l’Assemblée nationale cette semaine AV/IAP

Loi immigration : ce personnel médical de Saint Denis qui lutte contre la suppression de l’AME

Une quarantaine de militants étaient réunis mardi 12 décembre devant la basilique de Saint-Denis pour manifester en faveur de l’aide médicale d’État. Cette manifestation était organisée par des collectifs de médecins. Ils restent mobilisés et prudents envers la loi immigration, malgré le revers subit par Gérald Darmanin à l’Assemblée nationale cette semaine. 

La sono fonctionne très mal, mais tout le monde connaît le message. À l’abri d’un toit ouvrant du camion de Médecins du monde, les prises de paroles de la quinzaine de collectifs signataires de l’appel à manifester s’enchaînent ce mardi 12 décembre devant la basilique de Saint-Denis. Tous rappellent l’importance de l’aide médicale d’État (AME) et s’inquiètent du projet de loi immigration

L’AME est un dispositif qui permet de prendre en charge à 100 % les soins médicaux de personnes en situation irrégulière. Au Sénat, le texte prévoyait la transformation de l’AME en aide médicale d’urgence. Fin 2023, 466 000 personnes bénéficiaient de ce dispositif

10 % des patients bénéficient de l’AME

Si l’AME était transformée, «les patients arriveraient dans un état encore plus grave », estime Sophie, psychologue à l’hôpital de Saint-Denis. Cette femme de 41 ans fait partie d’un collectif de l’établissement qui compte une vingtaine de membres. Ce collectif est « soutenu par la majorité des collègues », nous assure Sophie, et est engagé dans la défense et l’élargissement de l’AME. 

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Au centre hospitalier de Saint Denis, 10 % des patients sont bénéficiaires de l’AME. Sophie voit donc deux conséquences à la transformation ou la suppression de l’AME : l’hôpital perdrait 10 % de ses ressources et les soignants ne pourraient plus faire correctement leur travail. 

« Qu’est ce que les gens vont devenir ? »

Une femme porte un carton « la maladie n’a pas de frontières ». C’est Assa Touré, 55 ans, médiatrice de santé qui s’occupe de personnes étrangères qui ont recours à l’AME. Elle insiste sur la difficulté administrative à recourir aujourd’hui à ce dispositif. « Quand les étrangers ont droit à l’AME, ils doivent tout de suite faire une demande de renouvellement. » En effet, l’AME est accessible pour une durée d’un an renouvelable. Mais entre le temps de la demande et le temps de l’accès au droit, il peut se passer six mois, nous assure Assa Touré. Elle rappelle que les étrangers souffrent des mêmes maladies que les Français : « L’asthme, SIDA, infections urinaires, diabète, hypertension etc… Si on enlève l’AME qu’est ce que les gens vont devenir ? »

© Aurélien Vurli / Garance Fragne

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